mercredi 19 septembre 2012

Chroniques fœtales




Un roman signé par André Sandral
aux Editions L'Harmattan
septembre 2012

A l'hôpital de la Conception, à Marseille, où  Rimbaud est mort, un fœtus s'exprime – et s'informe, s'instruit, dispute ! – avant de décider s'il débarquera ou non dans ce bas monde…
Tels sont les effets imprévus et indésirables d'une expérience de clonage humain.
Quoique censément interdite, donc clandestine, la voici ébruitée et aussitôt "peopolisée" par journaux, radios et télés…
Le narrateur arrive bien trop tard pour faire sienne la voix du fœtus babillard.

S'agirait-il d'un conte satirique ?

samedi 12 mai 2012

La descente de l'arbre




Un roman signé par André Sandral
Editions L'Harmattan -
mai 2012

Charge très délicate, en 2008, pour un "nègre" sans illusions, que la biographie d'un "blouson doré" soixante-huitard qui a lui-même écrit sur le vif le récit de sa vie de renégat. Puisqu'il est mort – suicidé ou assassiné ? – pourquoi ne pas lui chaparder son texte, le mettre à la sauce du jour ?
Trop simple, la supercherie ! Voilà que le présent entraîne le "héros" dans un mystérieux feuilleton. Qui manipule qui ? Pourquoi ?
Dans "la société du spectacle", jusqu'où peuvent aller les choses, sans cesse chahutées entre le reportage en blanc et noir et le guignol social en couleurs ?
"La descente de l'arbre" joue à plaisir de ce balancement ludique.
Bref, le sérieux ne semble pas son genre. Et pourtant, pour qui voudrait bien rêvasser, voire réfléchir, sur le règne absolu de l'argent, et donc du marché…
Le rire – jaune ! -  se teinte ça et là d'une vague mélancolie, évidemment de bon aloi.

jeudi 19 avril 2012

samedi 24 mars 2012

Biographies des auteurs

André-Louis Rouquier

Avant de s'établir en Provence, André-Louis Rouquier a mené une existence voyageuse, qui passant par les Antilles, le Maroc et le Japon, pour ne parler que de ses points d'attache, l'a conduit des Lieux communs à La nuit de l'oubli.
Sur ce Sentier de la guerre, il a consacré le plus Clair du temps à repousser Les frontières naturelles. Mais que d'Angles vifs ! Que de Mauvais jeux ! Le cinquième soleil se lèvera-t-il jamais ?
Malgré le sourire d'Awa, belle inconnue sacrifiée, toujours cette vieille Peur du noir : le totalitarisme sous toutes ses formes, y compris le racisme et le machisme.

Après ce long parcours, André-Louis Rouquier, provisoirement fatigué, s'est fait remplacer par André Sandral, son jumeau hétérozygote. Celui-ci s'avère à ce point différent, voire contradictoire, qu'il ne peut être que génétiquement complémentaire. C'est lui qui, très prochainement, après avoir méchamment bouffonné dans des Vers sarkophages exécutera La descente de l'arbre, avec filet de sécurité.


> IUFM d´Aix-en-Povence • 1991-1992

> École Normale d´Aix-en-Provence • 1977-1991

> Lycée Saint Charles de Marseille • 1973-1977

> Athénée française de Tokyo (Japon) • 1971-1973

> Ecole Normale Supérieure de Rabat (Maroc) • 1967-1971

> Lycée Moulay Idriss de Fès (Maroc) • 1963-1967

> Lycée Jules Ferry de Versailles • 1961-1963

> Lycée Marcel Roby de Saint Germain-en-Laye • 1960-1961

> Lycée Schœlcher de Fort-de-France (Martinique) • 1957-1960

> Agrégation de Lettres Modernes

> Ecole Normale Supérieure de Saint Cloud


 





André Sandral
Dans son jeune âge, André Sandral a beaucoup pratiqué le dessin puis la peinture. Il ne s'est attelé à la poésie que faute de pouvoir travailler dans des internats successifs. En effet, on peut toujours écrire, n'importe où, même pendant les heures de cours.
Docilement devenu fonctionnaire, il s'est longtemps considéré comme un artiste victime d'un déni organisé. Puis, les mots ont pris le dessus, il a tourné le dos aux arts plastiques, ne laissant, dans ce domaine, que quelques réalisations très influencées par le Fauvisme, celles d'un débutant, sans intérêt qu'illustratif de ses états d'âme entre dix-huit et vingt ans.
Dès lors, il s'est escrimé, dans son coin, à une poésie très libre, simple et directe, rassemblée dans Le royaume des évidences et Chansons sans tambour ni musique. Sachant cette activité très éloignée de l'humeur des poètes répertoriés, il n'a pas jugé utile de publier, fût-ce à compte d'auteur. Il se peut que le Net soit un meilleur support pour se faire quelques complices.

– Vers Sarkophages, poèmes satiriques mis sur le Net en mars 2012

– La descente de l'arbre, roman, aux éditions L´Harmattan, mai 2012.


Chroniques fœtales, roman, aux éditions L´Harmattan, septembre 2012.

jeudi 22 mars 2012

Romans


"Les lieux communs"
roman
Editions du Seuil.
1969

"Respectez les lieux communs, écrit Voltaire, il faut des générations pour les construire."

Las de remplir les poubelles de l'Histoire, le narrateur fuit dans un pays tropical où la révolution est censée réinventer le monde. Il s'y retrouve sous les armes. Rencontrant enfin son double, Anatole – un poète bouffon – il le tue. Vulgaire enchaînement de circonstances…
Ce roman,  sous-titré "chronique de l'époque opaque", est le roman-reflet d'un monde sauvage dont l'action, foisonnante, suspendue entre le réel et le rêve, suggère une foule de questions et en appelle sans répit à l'imagination du lecteur.

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"Le clair du temps"
roman
Editions Denoël
 (Les Lettres nouvelles, dirigées par Maurice Nadeau)
1975

Sur son lit d'hôpital, le narrateur rêve-t-il sa vie ?  Maïko, jeune Japonaise rencontrée à Tokyo, n'était-elle pas le gage d'un monde où l'imagination prendrait le pouvoir ? Pourquoi est-elle allée se perdre, solitaire, dans le mirage indien ? En réalité, leurs voix aliénées se répondaient mal. Elles ont fini par ne plus s'entendre dans un Japon en plein essor industriel et marchand.
L'amour fou n'est qu'une île saccagée par ceux-là mêmes qui y ont cherché un refuge…

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"Le cinquième soleil"
roman
Editions Presses de la Renaissance
(coécrit avec Jean-Daniel Baltassat)
1983

Tlapallàn,  quelque part en Amérique centrale, entre jungle et océan, c'est le lieu où est mort Quetzalcoatl,  celui où se joue le destin de trois hommes et d'une femme.
Conors travaille sur les plates-formes pétrolières installées au large de la Base militaire occidentale.
Jesus-Cruz, alias Juliàn Martinez, est un poète recherché par la police de la junte militaire locale.
Jean, dit "l'Albinos", est un indien à la recherche des racines de son peuple : celui qui dit la vérité. Il incarne aussi la figure ressuscitée du dieu à la peau blanche.
Enfin, Josepha, star du bordel local, va provoquer haines et passions, espoirs et insurrections.
Ce roman "d'aventures", soutenu par une langue riche et dense, est un écho lyrique du bruit et de la fureur de l'Amérique latine.

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"Les frontières naturelles"
roman
Editions Actes Sud – L'Aire
1983

Yves Dray s'affranchira-t-il à Macao, grâce à une juive, Laurence, et grâce à un métis, Mario, des frontières qui l'ont ensorcelé, pétrifié dans ses souvenirs de la guerre ? Comprendra-t-il qu'il n'y a d'habitable que le présent de Laurence, le rêve de Naïa, pathétique rescapée du "boat people" ? Apprendra-t-il à agir, à aimer ? Retrouvera-t-il en lui-même l'énergie de l'imaginaire ?


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"Awa"
roman
Editions Actes Sud
1989

Le narrateur  vient de quitter Carole. Dès lors, toute sa vie bascule dans l'entre-deux du réel et du rêve…
Il roule sur des terres dont l'inondation progressive le contraint à chercher refuge dans une maison bourgeoise abandonnée. Il y découvre un cahier noir rédigé par Awa, une étudiante africaine engagée pour s'occuper du patriarche des Dussort, victime désignée d'un racisme de "faits divers"…
Awa, l'absente, devient le point de fuite de deux mondes : celui des apparences et l'autre, dont les évidences vacillent…
Mais ne naissons-nous pas de notre propre imagination ?


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"Le sentier de la guerre"
roman
Editions Actes Sud
(collection Polar Sud)
1990

Un jeune peintre abstrait français, en route pour New-York - où il doit exposer - rencontre une voyageuse trop belle et se retrouve dans un microcosme de faussaires, de trafiquants, où évoluent  un collectionneur compulsif et  un criminel psychopathe.…
S'ensuivent mille mésaventures qui s'achèvent sur une vertigineuse mise en abyme.
Si le propos central est d'explorer les marges du marché de l'art, le roman s'inscrit aussi dans un jeu  ironique avec le roman noir.

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"La peur du noir"
roman
Editions Actes Sud
1994

Issu de calvinistes cévenols  réfugiés en Prusse au temps des persécutions, Werner Mazauric aime son pays, l'Allemagne, et ne croit pas que le nazisme, comme le prophétise son père, puisse accoucher d'une catastrophe. Mais la guerre survient. Werner est affecté à Paris, au service de la propagande, dans une section chargée du milieu littéraire. C'est là que le rattrapent la mémoire des valeurs ancestrales, l'amour de Stendhal, le goût de la liberté et la beauté d'une femme avec laquelle il prend le chemin de Marseille puis, déserteur, le maquis cévenol.
Roman d'une Occupation vue du côté des éditeurs, des écrivains qui s'insurgèrent ou firent le dos rond, "La peur du noir" est plus encore le récit mouvementé, parfois tragi-comique, des vertiges et des désillusions auxquels s'expose un citoyen du monde quand il cède au bonheur de s'engager.

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"La nuit de l'oubli"
roman
Editions Actes Sud
1997

Dans le Grand Nord, un homme a franchi le Détroit interdit. La police l'arrête. Que fait-il là ? Il ne se souvient pas.  Ce qu'il écrit, à-propos d'une femme qui le cherche, l'invente-t-il ou non ? Il n'en sait rien. Mais il poursuit…
Le monde, autour de lui,  sorti de la "guerre froide", n'est-il pas lui aussi saisi par l'amnésie ?
Tant d'hivers qui se mêlent dans un aujourd'hui de nuit blanche.


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"Le prix de la peau"
roman
Editions Librécrit
2008

Diane Ader, commissaire principale dans une sous-préfecture méridionale, se trouve confrontée à une série de crimes dont chacun paraît sortir du précédent. Croit-on découvrir un coupable ? Le voici occis à son tour. Et c'est un "polar ", dû à l'une des victimes, qui prétend donner l'explication. La hiérarchie policière renâcle. Diane constate à  quel point son petit monde est resté machiste. Mais comment être prise au sérieux lorsque les preuves font défaut ?
Apparaissent à la fois la jubilation et les limites de la conviction intime : un criminel peut n'être pas puni !
Le "Prix de la peau" est un "polar" qui, narquois, joue avec les codes du genre.

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"Les mauvais jeux"
roman
Editions Amalthée
2008

Un mystérieux narrateur, correspondant de guerre à la retraite, pousse le lecteur d'une maison d'édition à se pencher sur son passé – qu'il a le front d'endosser !
S'engage alors un bizarre dialogue entre le texte et son lecteur.
A Jaurac, petite ville méridionale, que s'est-il passé "à l'heure allemande" autour de Roger Vors, l'ancien chef maquisard, le Poète ?  Que peut-il se passer encore qui, obscurément, en dépende ?
En jouant sur le thème de cet hypothétique double, il s'agit bien de revenir, sans cesser de vivre au présent, sur une période très noire,  peuplée de fantômes qui insistent…


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Articles

Articles

– Kristin Ross, Mai 68 et ses vies ultérieures. ("La pensée de midi".) Avril 2006

– Voyage intertextuel : le nouveau roman aller-retour. ("Le Fou parle") 1978

– Rilke : Aussi le désireux de notre langue hautaine. Requiem pour un cornette de l'an 1663 : ("Nouvelles Littéraires"). Décembre 1976.

– Athalie, accomplissement et mort de la tragédie. ("Revue du Tarn"). 1965

– De la tragédie antique à la tragédie classique. ("Revue du Tarn"). 1965

– La Chartreuse de Parme ou Comment on peut être italien. ("Revue du Tarn"). 1965

– L´Education sentimentale ou Le prix de la vérité. ("Revue du Tarn"). 1965



Divers

– Conférence à l´Athénée français de Tokyo : Le professeur de littérature est-il condamné à disparaître ?

– Des poèmes parus dans "La Revue du Tarn" (Années 60-80).

Le dernier ascenseur, pièce radiophonique France culture, 1974.

Nouvelles




Angles vifs
nouvelles
Editions Grandir
(avec une préface d'Anne Bragance)
1986

Dix nouvelles reliées par la chevauchée nocturne d'un motocycliste…
Voudrait-il retrouver "le confort sidéral de ce ventre d'antan où l'on naviguait sans étoiles" ?
A travers "Le champ du signe", "Le démon de la plume", "Les tics noirs", "Vérification d'identité", "Roman de gare", "La peau de banane", "Rupture de charge", "La fracture", "La mort-aux-rats" et "Fuite en avant"… une Passion de l'être en quête de l'origine.


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– La maison de la mémoire. ("Nouvelles nouvelles"). 1987

– La madone du Transsibérien, suivi de La Déviation. Nouvelles. ("Orion"). 1983

– La petite fumée sans feu. ("Le Fou parle"). 1978

– L´anniversaire. ("Le Fou parle"). 1978

– L´erreur de tir. ("Le Fou parle"). 1977

– La bonne conscience. ("Point de Fuite"). 1977 (revue belge)

– Pour l´amour de l´art. ("Le Provençal"). 1977 (Bourse Goncourt de la Nouvelle)

– La fracture. ("Le Provençal"). 1976
 

mercredi 11 janvier 2012

A-propos de la francitude

Je suis français voilà ma gloire
Mon espérance et mon soutien
Imitez-moi donc sans histoire
Car tout autre choix ne vaut rien


Le Français de gauche lui-même, élevé à l'écart de toute obédience religieuse ou délesté de celle-ci, a pour péché mignon de se croire dépositaire d'un  paquet-cadeau de valeurs forcément universelles qu'il se doit de livrer franco de port à ceux qui, hors circuit,  ne l'ont pas encore  reçu.
Belle naïveté ou indécrottable arrogance ?
Si on essaie de le persuader, ce Français-là "de bonne volonté",  que les pays maghrébins, au premier chef la Tunisie, ont en eux-mêmes les moyens d'inventer une démocratie musulmane, comme nos chers conservateurs ont inventé une démocratie chrétienne, il hausse vigoureusement les épaules : « Comment diable une démocratie pourrait-elle être musulmane ? C'est une alliance de mots ! »
Par ailleurs, il veut ignorer que la laïcité à la française – depuis à peine plus d'un siècle -  constitue bel et bien une exception mondiale, au terme d'une longue et très difficile conquête. Or, sa nécessité – quoique absolument évidente pour moi-même – n'a jamais été démontrée nulle part ailleurs et donc demeure largement incomprise – en particulier aux USA, pour ne citer qu'un exemple massif à l'intérieur du christianisme.
Chrétien "dans l'âme", quoique le niant, ou l'oubliant, le petit Français de gauche rêve d'un irréalisable Arabe qui ne serait plus musulman, plus du tout, d'aucune façon. En vérité,  il est incapable de sortir de son territoire, sauf pour se muer en touriste friand de musées, de monuments et de paysages. C'est dire que, sur le plan politique, il marine volontiers dans un héritage républicain perçu-vécu comme un modèle, du moins pour ce qui est de l'organisation des rapports Etat - Religion.
Au total, arrogance et naïveté sont en lui indissociables, recto-verso d'une médaille en chocolat, celle d'une Francité Universelle qui coulerait de source thermale, celle des "Libres Penseurs", souveraine pour laver l'intellect de ses scories congénitales. Cela empêche-t-il de s'extasier devant l'élan d'une cathédrale, le souffle du chant grégorien, la splendeur d'une Visitation, etc ? Mais foin de la mosquée et de la musique andalouse, acceptables plus par condescendance "libérale" que par réelle ouverture d'esprit : " Ce n'est pas mal mais…"  Et la peinture ? Où est donc la peinture ? Absente ?
Il va donc se poursuivre, et bien au-delà de nous-mêmes, le match archi-nul du "tout est bon dans le cochon" contre le "rien n'est bon dans le cochon", quel que soit le sujet dont on dispute, chacun restant figé sur ses positions défensives, cependant que l'Histoire redistribue tragiquement les cartes.

Que ce Français-là, "mon semblable, mon frère", le conçoive ou non, nous devons placer nos espoirs – au moins de bon voisinage, de bon commerce – dans la mise en place politique, de Rabat à Médine, d'un Islam divers mais partout modéré, tolérant, ouvert, qui mérite qu'on le respecte, même si l'on conserve, chevillée à l'esprit – et c'est mon cas -  la conviction intime que "la religion est l'opium du peuple" et que sa consommation éventuelle devrait exclusivement relever de la conscience privée.
L'essentiel est que ses fumées se diluent dans l'azur d'une démocratie plurielle, sans plus enténébrer qu'une secte résiduelle de drogués, aussi bien chez les musulmans que chez les juifs et les chrétiens.
A maintenir une attitude inconsciemment – innocemment ? -  coloniale, nous faisons malgré nous le jeu des intégrismes .
Et Dieu, dans tout cela ? S'il existe, je le vois se frotter stupidement la barbe, éternelle victime de la maladie de Aldsheimer.